La plupart des fibromes utérins ne causent aucun symptôme et ne nécessitent aucun traitement. Des études indiquent que de 3 à 7 % des fibromes non traités voient leur volume diminuer avec le temps. La plupart des femmes remarquent que leurs fibromes diminuent à la ménopause et que les symptômes qu’elles éprouvaient disparaissent. Les femmes dont la ménopause approche pourraient donc choisir de ne pas subir d’intervention chirurgicale et d’attendre pour voir si leurs symptômes s’améliorent après la ménopause.
Si vous attendez pour voir l’évolution des choses, il est important que vous le fassiez tout en étant suivie. Il est nécessaire d’examiner rapidement tout fibrome qui croît rapidement afin d’écarter la possibilité d’un cancer. Si vous souhaitez éviter l’intervention chirurgicale, il est important que vous sachiez que les fibromes peuvent augmenter de volume. Ainsi, il est avisé d’intervenir avant que ceux-ci ne deviennent trop volumineux, car c’est à ce moment que la variété d’options de traitement est la plus importante. En tous les cas, vous devez prendre soin de votre santé et vous assurer que vous ne faites pas d’anémie due à une carence en fer.
Le traitement des fibromes se fait sur une base individuelle en fonction des symptômes éprouvés, de la taille et de l’emplacement des fibromes, de l’âge et du souhait de préserver ou non la fertilité.
Pour les femmes qui éprouvent des symptômes, le traitement des fibromes s’est grandement amélioré au cours des dernières années. Auparavant, il était de pratique courante pour les femmes atteintes de fibromes de subir une intervention visant à leur retirer l’utérus et parfois les ovaires (hystérectomie). Aujourd’hui, d’autres options s’offrent à elles, quoique l’hystérectomie soit toujours recommandée dans certains cas.
Si vos fibromes sont de petites tailles, on pourrait vous recommander de traiter les symptômes que vous éprouvez plutôt que les fibromes directement. Si vous prenez des médicaments qui contiennent de l’œstrogène, votre médecin pourrait vous recommander de cesser de les prendre ou encore de changer de médicaments.
Votre médecin pourrait recommander une méthode de contraception à faible dose de progestatif seul afin d’aider à réduire les saignements menstruels. La méthode proposée pourrait prendre la forme de contraceptifs oraux ou d’un dispositif intra-utérin, lequel constitue une méthode contraceptive courante qui implique l’insertion dans l’utérus d’un dispositif en forme de T. Le dispositif libère du lévonorgestrel, un type de progestine qui neutralise les effets de l’œstrogène comme les autres traitements aux progestatifs. Le dispositif intra-utérin offre un effet thérapeutique pendant 5 ans ou jusqu’à ce qu’il soit retiré par un fournisseur de soins de santé. Le dispositif intra-utérin est un traitement très efficace pour diminuer les saignements menstruels abondants et les douleurs, car il fait cesser les menstruations.
L’acide tranexamique est un traitement oral non hormonal que l’on peut prescrire pour diminuer les saignements abondants. Ce traitement ne fait pas réduire la taille des fibromes.
Comme les fibromes ont besoin de progestérone pour croître, les médicaments qui bloquent les récepteurs de cette hormone peuvent être utilisés pour traiter les fibromes. L’acétate d’ulipristal est un modulateur sélectif des récepteurs de la progestérone offert sur le marché canadien. Il s’agit d’un médicament administré par voie orale qui bloque la progestérone, ce qui réduit efficacement la taille des fibromes et les symptômes qui en découlent. On l’utilise parfois avant une intervention chirurgicale ou comme solution de rechange.
Votre fournisseur de soins de santé pourrait vous recommander un agoniste de la GnRH (ou agoniste de la gonadolibérine). Cette hormone, administrée sous forme d’injection ou de vaporisateur nasal, fera cesser vos menstruations. Grâce aux agonistes de la GnRH, les fibromes peuvent subir une réduction allant jusqu’à 50 % de leur volume dans les 3 premiers mois de traitement. Toutefois, les effets secondaires indésirables de ce type de médicaments ont tendance à ressembler aux symptômes possibles de la ménopause : la perte de densité osseuse, les bouffées de chaleur, les sautes d’humeur, la sécheresse vaginale, la diminution du volume des seins et les maux de tête. Ainsi, dans le cas d’une utilisation à long terme, votre médecin vous recommandera une thérapie de compensation d’œstrogène afin de prévenir ces effets secondaires.
Sur le plan chimique, le danazol est semblable à la testostérone et fait diminuer le taux d’œstrogène. La prise de ce médicament est associée à une réduction de la taille des fibromes allant de 20 à 25 %. Bien que cette réduction soit modeste, celle-ci pourrait permettre de diminuer les saignements menstruels abondants liés aux fibromes. Toutefois, le danazol peut entraîner un gain de poids et de l’acné.
Les anti-inflammatoires en vente libre (AINS) sont souvent efficaces pour soulager la douleur engendrée par les fibromes. Ces médicaments sont peu coûteux et ne créent pas de dépendance.
Si vous prenez un AINS, comme l’ibuprofène ou le naproxène sodique, et que vous n’éprouvez que peu de soulagement, vous pouvez en prendre d’autres un peu plus tard. Ce qui est important de ne pas oublier est que contrairement aux autres antidouleurs, les AINS ne bloquent pas la douleur existante. Ils bloquent plutôt la production de prostaglandines, de laquelle est issue la douleur. Vous devez prendre le médicament avant que les prostaglandines ne soient sécrétées (commencez à en prendre avant le moment attendu du début des douleurs) et vous devez continuer à en prendre toutes les 6 heures toute la journée pour vous assurer qu’il fonctionne efficacement.
Par contre, pour certaines patientes, la prise d’AINS à long terme peut engendrer des effets secondaires indésirables comme les ulcères d’estomac et des saignements. Informez votre médecin des médicaments en vente libre que vous prenez.
L’embolisation de l’artère utérine (EAU) peut être une option pour certaines femmes atteintes de fibromes. Ce traitement est seulement offert dans les centres dotés d’équipement spécialisé et de personnel formé en radiologie interventionnelle. L’offre de ce traitement se limite surtout aux grands centres médicaux. Lors d’une EAU, on introduit une canule dans les vaisseaux sanguins qui alimentent l’utérus et on y place un petit « bouchon » pour bloquer l’apport sanguin aux fibromes. L’EAU peut être très efficace pour traiter les symptômes de saignement, mais il est moins efficace contre les symptômes liés à un utérus de très grande taille en raison de fibromes. Ce traitement cause de la douleur dans les jours suivant l’intervention; de plus, il n’est pas efficace chez toutes les patientes. Des complications peuvent découler de cette intervention, notamment l’infection ou des dommages à d’autres organes pelviens.
L’utilisation d’ultrasons à haute intensité guidés par IRM est un traitement récent offert dans certains centres. L’énergie des ultrasons est utilisée pour perturber le fibrome utérin.
Les fibromes qui s’avancent à l’intérieur de la cavité utérine peuvent être retirés au moyen d’une intervention relativement mineure, soit l’hystéroscopie. Lors de cette intervention, aucune incision n’est faite dans la paroi abdominale. Un tube mince est inséré dans la cavité utérine en passant par le vagin. À l’aide d’une petite caméra, on visualise le fibrome, lequel est décomposé mécaniquement puis retiré de façon sécuritaire. Après cette intervention, la plupart des femmes obtiennent leur congé la journée même et retournent rapidement à leurs activités normales.
Pour les femmes qui n’ont pas l’intention de devenir enceintes, l’hystérectomie constitue un traitement efficace et permanent des fibromes. Dans les cas où les fibromes ne causent aucun symptôme, l’hystérectomie n’est pas recommandée. L’hystérectomie s’effectue par une incision abdominale, c.-à-d. par laparoscopie, ou par voie vaginale.
La myomectomie est une intervention chirurgicale laparoscopique où l’on retire les fibromes. Il s’agit d’un traitement efficace des saignements utérins anormaux causés par les fibromes. La myomectomie constitue une solution de rechange à l’hystérectomie pour les femmes qui souhaitent conserver leur utérus. Cette intervention est associée à un risque plus élevé de pertes sanguines et nécessite plus de temps de chirurgie que l’hystérectomie, mais elle présente un risque moins élevé de traumatisme aux uretères. Les incisions effectuées lors de cette intervention peuvent laisser des tissus cicatriciels. Si vous subissez une myomectomie, vous avez un risque de 15 % de voir des fibromes réapparaître. Le risque de réapparition est associé à l’âge, au nombre de fibromes avant l’intervention, à la taille de l’utérus, à la présence d’autres maladies et aux accouchements antérieurs. De toutes les femmes qui ont subi une myomectomie, 10 % devront subir une hystérectomie dans les 5 à 10 ans suivants. L’intervention peut être effectuée sous anesthésie générale ou rachidienne. Parfois, lors de cette intervention, on effectue également une ablation de l’endomètre, c’est-à-dire que l’on désintègre la couche interne de la cavité utérine.
Avant que vous subissiez une intervention chirurgicale pour des fibromes, votre médecin évaluera votre état de santé et vous préparera pour l’intervention. Il est important de corriger toute anémie due à une carence en fer avant l’intervention. On pourrait vous prescrire un médicament pour réduire la taille de vos fibromes avant de les retirer.
Renseignez-vous sur les options chirurgicales qui s’offrent à vous en vous assurant de communiquer vos souhaits à votre médecin, en particulier si vous voulez conserver votre fertilité. La chirurgie laparoscopique n’est pas toujours possible, mais ce genre d’intervention, lorsqu’elle peut être offerte en toute sécurité, peut vous permettre un retour beaucoup plus rapide à vos activités normales.
Dans la plupart des cas, les ovaires peuvent être préservés de façon sécuritaire, peu importe l’intervention prévue. L’ablation des trompes de Fallope (salpingectomie) effectuée lors de l’intervention chez une femme qui ne souhaite plus avoir de grossesse pourrait réduire le risque à long terme de contracter un cancer de l’ovaire. L’ablation des trompes n’entraîne pas la ménopause et ne complexifie pas l’intervention chirurgicale davantage.